Shakespeare, comme nombre de ses contemporains, utilisait souvent les plantes pour symboliser les émotions de ses personnages. Ainsi, dans Hamlet, Ophélie offre-t-elle une branche de Romarin sauvage à son frère Laërte, afin qu'il se souvienne d'elle et de leur père mort.
Une tradition voulait à l'époque que l'on jette du Romarin dans les fosses pour ne pas oublier les morts. Le Romarin était le gardien de la mémoire.
Poètes et scientifiques empruntent bien souvent les mêmes chemins.
Des chercheurs de l'Université de Northumbria au Royaume-Uni* viennent de démontrer** que le 1,8-cinéole***, principal composant chimique du Romarin, permet d'améliorer les performances cognitives et agit sur la mémoire et l'humeur.
Vingt volontaires ont ainsi effectué une série de tâches de soustraction et de traitement de l'information visuelle dans une cabine où l'on diffusait de l'huile essentielle de Romarin. Des prélèvements sanguins ont été effectués pour connaître la quantité de 1,8-cinéole absorbée par chacun, au début et à la fin de la session.
Les chercheurs ont ainsi pu constater que plus le 1,8-cinéole était présent dans le sang du participant, meilleure était sa performance cognitive, plus le sujet gagnait en vitesse et en précision.
Déjà en 2003, une étude menée par cette même équipe scientifique, et publiée dans l'International Journal of Neuroscience, démontrait que la diffusion d'huile essentielle de Romarin permettait, dans certains cas, d’augmenter la mémoire .
Suite à ces travaux, et dans l'esprit des espaces snoezelen, des architectes paysagistes expérimentent des jardins aromatiques pour stimuler la mémoire des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
**Moss, M. Therapeutic Advances in Psychopharmacology, published online Feb. 24, 2012.
***Le 1,8-cinéole se trouve aussi dans les Eucalyptus (sauf citronné), dans le Cajeput, le Niaouli, le Ravinsare (le Cinnamomum camphora), la menthe poivrée (en moindre quantité)...