La Lavande est la plus connue et la plus utilisée de toutes les huiles essentielles. Le terme de lavande provient du mot latin "lavanda" signifiant "qui sert à laver".
Les lavandières pour battre le linge au bord des rivières, les Romains de l'Antiquité pour parfumer leurs bains, ou les Hébreux lors des fumigations, tous utilisaient les fleurs de Lavande pour laver et purifier tant au niveau physique que psychique.
Encore une fois, les analyses modernes ont montré que l'empirisme avait vu juste et que l'huile essentielle tirée de la Lavande est un puissant antiseptique (elle tue, à des doses infimes de 5 à 0,2 % le bacille de la diphtérie, celui de la typhoïde, le bacille de Koch ainsi que le streptocoque et le pneumocoque) en même temps qu'un remarquable neutralisant du venin, ce qui justifie l'intérêt que lui portait Sainte Hildegarde, abbesse bénédictine aussi célèbre par ses visions que par sa science, qui lui a consacré un chapitre entier de son fameux traité de médecine, et l'emploi constant qu'en a fait la médecine populaire.
Pour répondre à une question récurrente, je vous propose aujourd'hui un petit point sur les principales espèces de Lavande utilisées en aromathérapie.
LA LAVANDE VRAIE (Lavandula angustifolia, Lavandula vera) est une lavande sauvage qui pousse entre 800 m et jusqu'à plus de 1500 m d'altitude. La parfaite innocuité de cette huile essentielle, son excellente tolérance, y compris par les enfants, alliées à son efficacité sans ombre et à son parfum unique, en font une panacée universelle.
LA LAVANDE OFFICINALE (Lavandula officinalis ) La lavande officinale est une lavande cultivée à une altitude plus basse que la lavande fine. Elle est plus résistante aux périodes de canicules et de gels, abondantes ces dernières années. Sa disponibilité est donc plus importante, d'où son prix modéré.
Elle est également plus polyvalente que la lavande vraie ou fine et moins spécifique sur le plan psycho-émotionnel.
L’arôme qui s’en dégage est proche de celui de ces lavandes, mais avec moins de raffinement et de rondeur. Un peu plus de camphre, mais la lavande officinale ne ressemble pas pour autant aux Lavandes aspic, stoechade ou au Lavandin.

LA LAVANDE STOECHADE (Lavandula stoechas, Lavande papillon ou maritime)
La lavande stoechade pousse sur tout le pourtour méditerranéen. Elle apprécie beaucoup les terrains siliceux. Si la fleur sent bon, l'odeur de l'huile essentielle est désagréable. Elle ne présente aucun intérêt en parfumerie et n'est pas cultivée. L’huile essentielle est toxique et très efficace sur des cas bien spécifiques, les otites séreuses par exemples, mais reste totalement contre-indiquée sur les enfants.
Molécules aromatiques : fenchone, camphre
LE LAVANDIN SUPER, ABRIAL... (Lavandula hybrida) Le lavandin se développe en plaine et ne constitue pas une espèce au sens botanique du terme. Ce sont des hybrides résultant du croisement, au départ par l'action pollinisatrice des insectes, entre la Lavandula angustifolia (lavande à feuille étroite) et la Lavandula latifolia (lavande à feuille large). Leurs caractéristiques tant botaniques que pharmacologiques sont proches de celles de leurs parents d’origine. Il n'a pas la finesse de la Lavande vraie, mais a hérité de ses qualités sédative, calmante, antispasmodique. De même, elle n'offre pas la puissance de la Lavande aspic mais s'avère très efficace contre les brûlures et les piqûres. Son prix plus modique le place également en tête des huiles de la diffusion pour créer des atmosphéres apaisantes et assainissantes.
Molécules aromatiques : linalol, acétate de linlyle
N'oublions pas enfin qu'une huile essentielle, même issue de plantes cultivées, reste un produit précieux. Savez-vous que 130 kg de fleurs de Lavande sont nécessaires pour fabriquer 1 litre d'huile essentielle par distillation? Et qu'il faut un hectare de culture pour obtenir un rendement maximal de 25 litres d'huile essentielle?